La St-Valentin
Je vous préviens tout de suite, ça fait un moment que je n’ai pas écrit. Je sens que cette chronique va être sans pitié…
« Perdre quelqu’un qu’on a aimé est terrible, mais le pire serait de ne pas l’avoir rencontré ». Quelle connerie. Pour certains, ces paroles font monter l’émotion, pour d’autres ça fait juste remonter le repas de ce midi. Marc Lévy sait cultiver la naïveté des perdus de ce monde, surtout en ces temps de niaiserie sociale pseudo-sentimentale. La Saint-Valentin.
Je n’ai rien contre les Saints, peu importe l’orthographe qu’ils prennent: le sain de la propreté ou le sein que je ne saurai voir. Mais lorsqu’il est accolé au mot « Valentin », il a le don de me hérisser les poils! Seul jour de l’année où les fleuristes sont ouverts un dimanche sans que la loi Macron n’y soit pour quoi que ce soit, la Saint-Valentin est l’occasion de crier au monde entier l’amour que l’on a pour sa moitié. Un repas, une rose à 10 balles, un bijou et des bisous puis une turlutte bon marché.
Dans les magasins, c’est l’unique journée où on peut voir des mecs en bande choisir des coeurs rouges en peluche sans que cela ne paraisse bizarre. Ils arpentent sans gêne les rayons de lingerie et de cosmétique. Un peu déboussolés, ils se regardent entre eux, comme pour chercher du regard de l’aide. Ils testent les parfums, reniflent les crèmes, ils se dévoilent. Métrosexuels sans être homos, ce n’est pas moi qui vais les prendre au mot.
Jour difficile pour les radins. Certains revendiquent une volonté anticapitalistique « c’est qu’une fête commerciale chérie » et d’autres vont plus loin en larguant leur copine samedi 13 prétextant devoir « faire le point », pour finalement revenir sur leur révélation lundi matin.
La Saint-Valentin est devenue la fête des sondeurs. Des enquêtes sont menées sur l’amour, sur le sexe, sur la consommation, sur la politique et sur à peu près tout ce qui peut donner lieu à la promotion de tel ou tel produit. 55% des personnes en couple se sont fait un cadeau, mais seuls 18% de ces personnes apprécient cette fête. Il y a donc 37% de personnes frustrées et soumises.
Vous voulez d’autres stats? En voici: 45% des femmes mariées ont déjà été infidèles ; 1 père sur 30 élève l’enfant d’un autre sans le savoir (méfiez-vous des facteurs et du plombier) et une femme sur 30 a le chlamydia (infection sexuellement transmissible). Célébrons l’amour qu’il dure 3 ans ou toute une vie, tout dépend finalement de notre volonté à vouloir le préserver.